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Fondat 2009 • ISSN 2065 - 4200 Anul 16 → 2024

UNE CHEVAUCHÉE À L’AUBE de MIHAI EMINESCU

Revista Luceafărul: Anul XI, Nr. 6 (126), Iunie 2019
Editor: Agata, Botoșani, str. 1 Decembrie nr. 25
ISSN: 2065 – 4200 (ediţia online)
ISSN: ISSN 2067 – 2144 (formatul tipărit)
Director: Ion ISTRATE

UNE CHEVAUCHÉE À L’AUBE

de MIHAI EMINESCU

Primit pentru publicare: 14 Iun. 2019
Traduit du roumain par Constantin FROSIN
Facilitarea publicării: Ionuț CARAGEA

Publicat: 20 Iun. 2019
© Constantin Frosin, © Revista Luceafărul

Editor: Ion ISTRATE
Nota redacției: Vă rugăm, primiți scuze pentru tardivitatea publicării!… motive obiective.
Opinii, recenzii pot fi trimise la adresa: ionvistrate[at]gmail.com  sau editura[at]agata.ro


UNE CHEVAUCHÉE À L’AUBE
de MIHAI EMINESCU

 

La gigantesque ombre de la nuit autrement légère
Portée par le vent,
Fléchit secrètement, se balance, s’envole dans les airs
De se ailes battant.

Cette aurore rose-blanche, ornée de boucles toutes en or
Miroite l’alabandine,
Répand des yeux en larmes de véritables trésors
Sur les fleurs de la poitrine ;

Disperse donc la senteur des narcisses argentées,
Le baume (en) est divin,
Et Chloris dans les roses s’enjolive de colliers
Le front ivoirin.

La rivière soupire à cause de sa douce douleur
Poétique murmure,
Sur son miroir d’ondes elle reflète la muette pâleur
Un fantasque pourpre pur.

Et l’oiseau gazouille tant de soupirs imitant
Une chanson d’amour,
Et l’écho de lui répondre, moult retentissant
Avec pleurs sans retour.

Dans les champs, on aperçoit deux êtres éthérés
A dos d’un (même) cheval,
Ils sont ceints, au point de flotter dans le borée
D’un vaporeux voile.

Tout comme Eole, lequel fend les flots tout en criant
Le vif étalon
Hennit, s’élance et pourfend précipitamment
Des brumes le frisson,

Une vierge tout à fait candide s’endort sur le sein
D’un jeune homme mignon,
De même que s’endorment le regret et le chagrin
Dans une tendre chanson.

Et sa taille, bien haute, délicate, fort élancée,
Ondoie dans le vent,
Et ses noires boucles s’ondulent au gré des borées,
Scintillent en flottant.

Elle s’endort sur son sein et se berce dans ses bras
Dans ses tendres rêveries ;
Et tels des parfums sur son jolis minois,
Il flotte des lècheries.

Et l’air des montagnes, en bas le voilà frémir
De tendres attritions ;
Car le jeune homme, de sa poitrine ainsi soupire
En candides chansons :

« Ah, écoute ma belle, mon adorée,
Ma bien-aimée,
Mon doux chuchotis d’amour.
Je te chante tout doux, secrètement,
La triste chanson
Que je te chantais souvent.

Si tu étais une brise accorte
Qui emporte
Dans son murmure feuilles et fleurs,
Je serais une feuille, je serais une fleur,
Je m’élancerais
Sur ton sein gémissant de dor ;

Si tu étais nuit, je serais lumière
Douce et légère,
T’envelopperait mon envie
Durant nos noces toutes d‘affection
Et dans l’union
On créerait aubes de rubis ;

Mon amour, si j’étais la rivière
Qui son amour sincère
Elle confie au terrain,
Je te laverais par un baiser
Murmurer,
Les lys laiteux de tes seins ! »

Tout comme Eole lequel fend les flots tout en criant,
Le vif étalon
Il hennit, s’élance et pourfend précipitamment
Des brumes le frisson.

La vierge étreint encore plus fort son amant
Sur les lys des seins,
Et son visage protège contre son embrassement,
Sous cheveux ébénéens.

Et Eco se rit des doux chagrins
Et des jeunes amants,
Et la rivière répète comme un chant bien saint
Tout en dansant :

« Mon amour, si j’étais la rivière
Qui son amour sincère
Elle confie au terrain,
Je te laverais par un baiser
Murmurer,
Les lys laiteux de tes seins ! »

1866, 15/27 mai

 

Autrement délicate

de Mihai Eminescu

 

Autrement plus fragile, toi, tu tiens
De la fleur blanche de cerisier,

Et comme un ange parmi les humains

De ma vie tu croises le trajet.

 

Tu effleures bien le tapis mollet,
Sous tes pieds, la soie sonne doucement,
Et depuis la tête jusqu’à tes pieds

Tel un rêve, tu flottes légèrement.

 

Entre les plis de ton long vêtement

Comme l’éclat du marbre tu avances –
Et à tes yeux mon âme se suspend
Débordant de larmes et de chance.

 

Oh, mon rêve heureux de te chérir,

Douce mariée des contes de fées,

Ne souris plus ! Car ce tien sourire
Me démontre combien douce tu es,

 

Comme tu peux par les charmes de la nuit

Assombrir mes yeux à jamais,
Car ta bouche m’offre de chauds chuchotis,

Tes bras n’arrêtent de m’embrasser.

 

Du coup, surgit une cogitation,
Comme un voile sur tes yeux brûlants :
C’est la ténébreuse renonciation,

C’est comme l’ombre de tes douces passions.

 

Tu t’en vas et j’ai très bien compris :

Eviter de te suivre en flammes,

A tout jamais je te perdis,
Toi, la belle-mariée de mon âme !

 

De t’avoir scrutée c’est mon impair,

Jamais ne me le pardonnerai,

Je vais purger mon rêve de lumière :

Ma droite, au désert je tendrai.

 

Tu m’apparaîtras comme une icône

De l’éternellement vierge Marie,
Et ton front sera ceint d’une couronne –

Où vas-tu ? Quand reviens-tu ici ?

 

Traduit du roumain par Constantin FROSIN

 



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