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Fondat 2009 • ISSN 2065 - 4200 Anul 16 → 2024

Les particularités discursives des textes appartenant au français technique

Dans cet article, nous allons présenter les particularités discursives des textes techniques en général et de ceux de l’environnement et de la sylviculture en particulier.

Les textes du français technique présentent des particularités discursives qui les distinguent des autres types de textes et qui ont une grande importance dans la méthodologie du FOS, dans l’élaboration des cours et dans les productions des apprenants. Tukia considère qu’il faut «connaître avec précision les formulations essentielles dans une telle ou telle branche. Il ne suffit pas de savoir dire quelque chose, il faut savoir le dire de la façon la plus proche possible dont l’aurait dit un natif» (Tukia, 1983) . Sophie Moirand, qui s’est préoccupée de l’analyse du discours scientifique et professionnel, dans l’article Décrire des discours produits dans des situations professionnelles, avance les idées suivantes :

«Dégager des régularités à l’intérieur d’un domaine et d’un domaine à l’autre, mais aussi des variabilités et les conditions linguistiques, pragmatique, culturelles de ces variabilités, telle est l’ambition d’une description des discours produits dans des situations professionnelles à des fins d’élaboration de programmes de langues finalisés. Elle permet d’intégrer l’apprentissage des stratégies communicatives à un enseignement sur objectifs, en dégageant, plutôt que des types de discours, des potentialités de diversifications d’origine divers : celles dues aux contextes culturels, celles dues aux « positionnements » et aux « lieux » professionnels sans négliger pour autant celles dues aux systèmes linguistiques eux-mêmes.» (Moirand, Sophie, 1990:61)

Les critères discursifs des textes techniques

Il y a quelques critères discursifs que l’enseignant élaborant des cours de FOS doit prendre en considération : la structuration discursive, le public visé, la visée pragmatique du texte, l’hétérogénéité des textes et le genre du texte. En ce qui concerne la structure discursive, il s’agit d’établir s’il s’agit d’un texte narratif, descriptif, appréciatif etc. ensuite, l’enseignant déterminera les séquences discursives d’un document.

Le public visé est celui qui décide les contenus des textes techniques. De ce point de vue, on peut distinguer trois types de discours. Le premier fait référence au discours scientifique spécialisé réalisé par un chercheur pour ses pairs. Ce type de discours est rencontré dans les revues spécialisées et dans les colloques des scientifiques. Le deuxième type de discours a pour but la vulgarisation scientifique d’un certain domaine, comme, par exemple, un journal spécialisé dont la publication est destinée au grand public. Ce genre de textes spécialisés peut présenter des dessins ou des photos, pour une meilleure compréhension du contenu. Le troisième type est représenté par le discours scientifique pédagogique réalisé par un enseignant-chercheur pour ses étudiants. On utilise souvent un manuel ou un ouvrage avec des explications sur le domaine visé.

Quant à la visée pragmatique du texte, il y est question d’indiquer les fonctions « privilégiées » du texte, qui peuvent être du genre du «  faire croire », « faire part », « faire savoir », « faire faire ». Ce genre d’analyse permet à l’enseignant de connaître la fonction dominante d’un certain texte utilisé dans l’enseignement du FOS.

Concernant l’hétérogénéité du texte, on doit préciser qu’il est important et utile de connaître les formes de l’hétérogénéité dans un texte technique. Elles peuvent être culturelles, lexicales, intertextuelles, énonciatives, interactionnelles. Moirand considère qu’en associant la précédente catégorisation avec la présente on peut déterminer la fonction des hétérogénéités. Par exemple, on peut établir s’il s’agit d’un texte descriptif, de vulgarisation, dialogique. Pour ce qui est du genre du texte, on peut avoir une annonce publicitaire, une conversation, un article, un rapport, une lettre, un compte rendu, un débat etc.

Cuq et Gruca insistent sur trois particularités du discours des textes techniques : l’authenticité, l’emploi des pronoms et le vocabulaire spécial utilisé. L’authenticité est garantie par le nom et le statut du chercheur, le nom de son institution académique. Quant à l’emploi des pronoms, il faut préciser que si en anglais on utilise le pronom « je » dans les textes scientifiques, en français on utilise le « nous » de modestie. Enfin, le vocabulaire utilisé dans le discours spécialisé est propre à son domaine.

La monosémie est une autre spécificité du vocabulaire scientifique, caractérisée par l’existence des termes inconnus pour le public non spécialisé. Quand ces mots entrent dans la langue courante, ils sont dépourvus de leur quasi monosémie. Le lexique d’une communauté de spécialistes est appelé « jargon ». Vigner considère que « De tous les traits qui caractérisent une langue de spécialité, le lexique est très certainement le plus spectaculaire» (Vigner et Martin, 1976 :8). L’émetteur et le récepteur du vocabulaire scientifique doivent représenter la même famille scientifique.

Il faut ajouter aussi que les vocabulaires scientifiques sont des systèmes ouverts, car ils sont caractérisés par une création lexicale continue, pour nommer les découvertes et les nouveautés des domaines scientifiques. Du point de vue de l’étymologie, le lexique scientifique tire ses racines du latin (sylviculture), du grec (dendrométrie), du nom de l’inventeur (pasteurisation), ou des abréviations (CRPF- « Centre Régional de la Propriété Forestière », ONEMA –« Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques », ZSC- « zones spéciales de conservation »). Le public d’une formation FOS est un facteur décisionnel dans la rédaction des cours de cette formation. Si le public est de bas niveau, on trouve plusieurs explications et définitions dans les textes spécialisés. Voilà la distinction entre une revue spécialisée et les manuels scolaires.

La syntaxe dans les textes techniques ne présente pas des particularités par rapport à la langue courante. Il y a, pourtant, en ce qui concerne l’énonciation, la préférence pour le style impersonnel et des formules stéréotypées, l’utilisation du présent de vérité et de la voix passive.

L’utilisation fréquente du présent est soulignée aussi par Vigner et Martin qui soutiennent le fait que «Tout travail technique se situe dans une perspective atemporelle» (Vigner et Martin, 1976:32). Quant à l’utilisation de la voix passive, les mêmes auteurs constatent qu’«On peut cependant déjà noter que la transformation passive peut être considérée comme une des composantes essentielles du discours technique dans la mesure où elle participe à cet effort d’objectivation» (Vigner et Martin, 1976:32).

Les exigences discursives des textes techniques

Les textes techniques sont caractérisés, selon Portine, par trois exigences principales : l’exigence désignatrice, l’exigence matricielle et l’exigence de mise en œuvre. L’exigence désignatrice, fondamentale pour le FOS, est en étroite liaison avec un réel donné. Elle est centrée sur le lexique des textes techniques, qui a «un caractère univoque et mono référentiel qui se reconnait au fait qu’il est impossible de substituer un terme à un autre» (Vigner et Martin, 1976:8). Voilà pourquoi le FOS a une conception terminologique: «Quelle que soit l’approche que l’on adopte ou privilégie (…), la composante lexicale nous semble une composante clé, qui irrigue tout le champ si spécifique pour le FOS et donc incontournable».

L’exigence matricielle nous renvoie aux fondements de la rhétorique: «Y a-t-il des matrices de textes ? C’est en fait une très vieille question qui a fondé l’entreprise rhétorique. (…) Quand on veut défendre son droit, quel dispositif textuel construire de façon adéquate à l’objectif à atteindre ? La rhétorique n’est pas une succession de moments stratifiés dans le temps. Les trois moments (inventio, c’est-à-dire «que dire?», dispositio, c’est-à-dire « comment organiser ce que l’on a à dire?», elocutio, c’est-à-dire «Comment le dire», «comment le mettre en mots», d’où les «figures») s’imbriquent les uns dans les autres : tout producteur de texte sait que le dispositif d’ensemble (dispositio). Les textes de spécialité semblent bien recourir à des procédés de type matriciel, c’est-à-dire à disposer les éléments selon un ordre plus ou moins convenu.» (Portine, 1990:69)

L’exigence de mise en œuvre fait référence à la capacité d’énoncer et de donner naissance à des opérations langagières dans une certaine situation et dans un contexte social donné. Vu la diversité des langues de spécialité, il y a des didacticiens qui utilisent le terme de «technolecte». La syllabe «lecte» nous renvoie au domaine de la sociolinguistique qui est centré sur les formes de dialecte, d’idiolecte, de sociolecte. Portine considère que les textes de spécialité «emmêlent» énonciation, rhétorique et désignatrice. Il avance la nécessite de «se repérer dans l’imbrication de ces éléments et d’arriver à définir des niveaux d’analyse et des niveaux d’intervention pédagogique» (Portine, 1990:70).

Particularités du lexique des domaines de la sylviculture et de l’environnement

Les particularités des textes techniques présentés plus haut caractérisent aussi les textes des domaines de la sylviculture et de l’environnement. Nous voulons, pourtant, faire quelques observations concernant le lexique spécifique a ces domaines.

Particularités du lexique de la sylviculture

Premièrement, nous nous arrêterons sur la définition de la sylviculture, donnée par le Dictionnaire Larousse: «Ensemble de techniques permettant la création et l’exploitation rationnelle des forêts tout en assurant leur conservation et leur régénération» (Larousse). Donc on exploite la forêt, en utilisant ses produits, mais on a l’obligation d’assurer sa continuité.  Les produits de la forêt sont ligneux et non-ligneux. Les produits ligneux sont représentés par les arbres et le bois des arbres. Dans le cas de toutes les plantes, au nom commun correspond un nom scientifique en latin. Le nom latin a le rôle d’assurer l’identification claire de la plante. Il est composé de deux mots ou plus, dont le premier désigne le genre, le second l’espèce et les autres les variétés. (Tableau 3)

Tableau 3- Les noms communs et les noms scientifiques des arbres

Parmi les produits forestiers non-ligneux nous rencontrons les plantes, les animaux, les oiseaux et les poissons. Toujours comme dans le cas des plantes, les noms des êtres vivants de la forêt sont désignés par un nom vernaculaire auquel correspond le nom scientifique en latin, selon la même règle que plus haut.  (Tableau 4).

Tableau 4- Les noms communs et les noms scientifiques des êtres vivants de la forêt

Les termes nommant des sous-domaines de la sylviculture, des opérations effectuées dans la forêt pour exploiter le bois et pour assurer la régénération de celle-ci et les autres termes de ce domaine ont une étymologie variée. Il y a des termes venant du latin (plantation, exploitation, grume, treuil, grue, scier, engin, tronçonneuse), mais aussi du grec (cubage, xylophage, dendromètre, dendrologie, dendrochronologie, stère) et plus rarement de l’anglais (choker).

Particularités du lexique de l’environnement

Le lexique de la sylviculture est marqué par le fait qu’il s’agit d’un domaine assez ancien, dont les termes nomment des réalités existant depuis longtemps, car le bois et la forêt ont été exploités depuis toujours. Par contre, dans le lexique de l’environnement on rencontre des termes nouveaux, apparus en relation avec les changements de nos jours. La protection de l’environnement est un domaine assez nouveau, par rapport à la sylviculture. Avant, il n’existait pas le besoin de protéger l’environnement, parce que ses habitants ne le détruisaient pas.

Aujourd’hui, à cause du progrès technique, du nombre très grand d’habitants, donc de consommateurs, l’environnement est dans un déclin permanent, à cause de la pollution présente partout : dans l’air, dans le sol et dans l’eau.

Le lexique de l’environnement présente des termes qui sont rencontrés aussi dans des domaines connexes, comme la biologie, la chimie, l’agriculture et aussi la sylviculture.  La plupart des termes sont composés, les préfixes dominants étant « bio » (˂ gr. ancien βίος, “vie”) et « éco » (gr. ancien οἶκος  « maison »), comme dans les exemples suivants : biocénose, biodégradable, biodiversité, bioénergie, biogaz, biosphère, biotique, biotope, écosystème, écologie, éco-compatible, écocitoyen, écocertification, écoemballage, écoindustrie, écoresponsabilité, écotaxe, écozone.

Il y a grand nombre de syntagmes apparues dans les dernières années, étant donnée la prise de conscience sur l’importance de la protection l’environnement: développement durable, réchauffement climatique, principe du pollueur-payeur(PPP), recyclage des déchets, niche écologique, zone protégée, effet de serre, émissions nocives, couche d’ozone, réchauffement de la planète, tri des déchets, énergie renouvelable, énergie éolienne, panneaux photovoltaïques, empreinte écologique, normes environnementales, déchets recyclables, gestion intégrée des déchets, trou dans la couche d’ozone .

L’étymologie des termes est aussi variée: grec (pyrolyse, biocénose, biotope, eutrophisation), latin (déchet, désertification, recycler), anglais (stockage (des déchets), méthanisation, smog).

Bibliographie
Le Petit Larousse Illustré, Paris, Éditions Larousse, 2006
MOIRAND, S. Décrire des discours produits dans des situations professionnelles. In BEACCO J.-C. & LEHMANN D. Publics spécifiques et communications spécialisées, «Le Français dans le monde», Recherches et Application, 1990.
PORTINE, H. Les  langues de spécialité» comme enjeux de représentations. In BEACCO, J.-C. & LEHAMMAN D. (dir.) Publics spécifiques et communications spécialisées, Hachette, 1990
TUKIA, M. Observations sur le vocabulaire, sur les marques d’énonciateur et sur la construction dans le discours scientifique, In LOFFLER-LAURIEN, A.-M. (dir.) Les Discours scientifiques; Études de Linguistique Appliquée, N° 51, 1983
VIGNER, G. & MARTIN, A. Le français technique, Hachette/Larousse, 1976.

 



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