ROMÂNIA ÎN ANUL MARII UNIRI – C[entum]
Revista Luceafărul (Bt), Anul – X
Primit pentru publicare: 16 Dec. 2018
Publicat: 16 Dec. 2018
Editor: Ion ISTRATE
La editura Stellamaris din Brest (Franţa), a apărut volumul de aforisme intitulat „Aphorismes jaillis de l’écume des flots”, autor Ionuț Caragea. Volumul are 224 de pagini şi conţine 612 aforisme traduse din română în franceză de Constantin Frosin. Prefaţa îi aparţine reputatului critic literar francez Jean-Paul Gavard-Perret. Referinţe critice în volum: prof. univ. dr. Jean-Paul Gavard-Perret, prof. univ. dr. Jacques Bouchard (Canada), prof. univ. dr. Constantin Frosin (România). Tehnoredactor a fost Michel Chevalier, directorul editurii Stellamaris. Coperta a fost realizată de Michel Chevalier. Ionuţ Caragea îi invită pe cititori să citească extrase din volum pe site-ul editurii Stellamaris:
http://editionsstellamaris.
https://www.wobook.com/
Pentru comenzi : editionsstellamaris@
În curând, volumul va putea fi cumpărat de pe Fnac, Amazon, cât şi din unele librării din Franţa.
Ionuţ Caragea s-a născut pe 12 aprilie 1975 la Constanţa. Este membru al Uniunii Scriitorilor din România, cofondator şi vicepreşedinte al Asociaţiei Scriitorilor de Limbă Română din Québec etc. A publicat peste 30 de cărţi (poezie, aforisme, science-fiction, eseuri critice, memorialistică, antologii). Este considerat de critica literară unul dintre liderii generaţiei poetice douămiiste şi unul dintre cei mai atipici şi originali scriitori de care dispune în prezent România. În prezent, locuieşte în Oradea. În perioada 2003-2011 a trăit în Montréal, devenind cetăţean canadian în anul 2008. Biografia detaliată: www.ionutcaragea.ro sau Wikipedia.
Poète par excellence, auteur d’aphorismes, prosateur de fiction, critique, éditeur et promoteur culturel, l’écrivain roumain Ionuţ Caragea part en exil, sur l’exemple de Cioran et d’autres grands écrivains roumains qui se sont affirmés dans la diaspora, mais il n’en revient pas moins à sa Patrie-mère,fort d’une nouvelle vision lyrique et d’un nouveau credo… Les aphorismes de ce volume (que j’ai eu l’immense plaisir de traduire dans la langue de Voltaire), imbibés d’arômes poétiques, de ludique, philosophie, christianisme et sentiments situés à des côtes extrêmes, ont déjà commencé à faire le tour du monde et, espérons-le, entreront dans l’histoire de la littérature universelle.
Constantin FROSIN,
Professeur des Universités
Membre de l’Académie Européenne
Lauréat du Parlement Européen
Officier des Arts et Lettres, et des Palmes Académiques
Poète et rugbyman, auteur d’aphorismes et de fictions, critique, éditeur et promoteur culturel, Ionuţ Caragea – comme Cioran et d’autres grands écrivains roumains – a quitté sa Roumanie natale. Il est devenu Canadien mais n’a jamais oublié les racines de sa terre et les flots de sa Mer Noire quil’a séduit par sa sagesse éternelle. L’éloignement a fait le jeu de sa proximité. La culture de la diversité lui a permis d’apprécier ce qu’il doit à un socle riche en humanité. Il en fallut parfois à l’auteur afin de se dresser contre ceux qui la lapidait.
Pour éviter de devenir ce « Pélican » cher à Baudelaire que, sur la terre, ses « ailes de géants» empêchaient de marcher, l’auteur a choisi l’envolau-delà des mers afin de devenir qui il était vraiment. Et il retourne à la mère patrie, mais non en fils gaspilleur et prodigue mais en tant que frère de l’humanité qui partage son expérience pour être utile à lui-même et à tous « ses semblables ses frères ».
À ce titre ses aphorismes sont essentiels dans la découverte d’une vérité foncière. Chez lui, cette forme ne cherche en rien l’effet – ce qu’on peut parfois reprocher à Cioran qui se prit les pieds dans ce tapis, préférant parfois l’effet à la cause. Au rire de ce dernier, l’auteur, plus subtil, âpre mais bienveillant, préfère le sourire pour montrer comment la vérité projette parfois une ombre sur l’humain trop humain.
Mais pas question pour autant de renier l’une et l’autre et de préférer la proie à l’ombre. Il suffit d’éclairer cette dernière. Le trajet existentiel géographique et culturel de l’auteur montre comment ils peuvent cohabiter sans plonger le destin sous l’égide des dieux (chez l’auteur ils n’annexentpas tout le ciel que celui-ci revendique) ou de se vaporiser dans la vacuité d’une simple espérance non fléchée.
L’auteur, pour atteindre l’être et le sens, s’est battu et se bat avec son ici-même et son là-bas qui au gré de ses voyages s’inversent. Pour autant il se méfie de toutes vérités tenues pour acquises : « Il y en a qui chérissent tellement leurs propres vérités, autant que des vêtements d’un prix fou. ». Ils ne veulent pas en changer et, fier de leurs appâts, jouent les dandys – ou les vitriers lorsqu’ils portent des costumes à carreaux…
La “vraie” vérité n’est pas simple : et pour combattre les mensonges des temps il faut parfois revenir à celles perdues, oubliées, laissées à l’abandon sans pour autant se poser dans une attitude passéiste. Bref l’auteur apprend à repenser au besoin avec « la gaucherie du cœur et la dextérité de la croix » – lorsqu’elle n’est qu’un emplâtre sur la jambe de bois de la misère.
Dans ce but l’aphorisme garde le mérite de trancher dans le vif et de retrouver une pensée à fleur d’existence mais exilée dans les marges. Pour le rameuter il faut toutefois savoir chiner dans l’indicible de la mémoire sans faire du seul souvenir le nec plus ultra du logos. Néanmoins l’aide des morts est parfois plus efficiente que celles des vivants.
La chance de Ionuţ Caragea est de garder les pieds (et l’esprit) entre deux mondes. La “vérité” de l’un permet de ponctuer celle de l’autre. Preuveque les simples voyages autour de sa chambre chers à De Maistre ne sont jamais les plus sûrs garants à qui veut, se jetant dans la fontaine de l’âme, ne pas se contenter des larmes que les nostalgies distillent.
Constantin Frosin a su parfaitement traduire ce journal intime et général, cette quête essentielle qui se moque des sectarismes et dans l’espoir (non vain dans ce cas même s’il paraît irréalisable) de chérir « l’infini – en commençant par ton toucher. » La femme n’y est pas pour rien. Et c’est un euphémisme. L’auteur trouve en elle la clé pour sortir notre civilisation de son impasse.
Allégorie de l’existence, cet ensemble qui ignore la pose redonne au verbe tout son sens. L’auteur croit en lui comme aux livres car il arrive que des destins coïncident avec celui des lectrices et lecteurs. Les deux trouveront dans ce texte un miroir et une “douane céleste” qui n’oublie jamais le sang et le sel de la terre. Il n’est donc pas un simple livre d’images que des dieux (ou ce qu’on prend pour tels) appellent à colorier. C’est à se demander si dans les écoles de son enfance en pays socialiste on ne se plaisait pas à imposer un badigeonnage pour décorer en discutables retables certains chiens de l’histoire.
L’aphorisme est là pour les nettoyer. Il suffit que – et c’est bien le cas ici – chaque mot soit le “squelette d’une pensée mal-nourrie” mais qui ne se contente plus de se lover dans le sarcophage ombreux d’un esprit trop étroit. Bref il existe là la résurrection de Lazare. Il convient de pratiquer comme l’auteur : s’asseoir « côté fenêtre, dans l’unique train : la pensée expresse. » Belle leçon de sagesse pour redevenir, chacun à sa manière, poète de sa propre vie sans attendre que les rides viennent, face aux grands infinis. Et le reste.
Jean-Paul GAVARD-PERRET
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